Saisonnalité ou disponibilité des produits de la mer ?

1.  LE CYCLE DE VIE ET DE DÉPLACEMENT DES ESPÈCES

À certaines périodes de l’année, les individus d’une même espèce se reunissent dans des zones fonctionnelles et sont plus accessibles à la pêche.

  • Les zones de reproduction (attention, la pêche en zone et période de reproduction est possible lorsque l'état des stocks de la ressource ciblée est bon)

Ex. Maigre dans l’estuaire de la Gironde ou l’anchois qui se reproduit le long de la côte nord-ouest de la Méditerranée formant des bancs de surface.

  • Les nourriceries : zones où les plus jeunes se rassemblent pour optimiser leur croissance. 

Ex. nourriceries côtières estuariennes du Golfe de Gascogne.

  • Zones de croissance : zones où les individus matures se concentrent pour se nourrir et reconstituer leurs stocks énergétiques avant la période de reproduction.

 

  • Le circuit migratoire : mène certaines espèces près de zones les rendant plus accessibles à la pêche.

Ex. espèces pélagiques qui suivent leurs proies et se rapprochent de zones accessibles : thon germon, qui se rapproche des côtes Atlantiques Nord Est françaises en été.

2.  LA RÉGLEMENTATION ET LES DROITS DE PÊCHE

La pêche est une activité très encadrée en France.

L’Europe, la France ou encore les structures professionnelles, instaurent des règles pouvant limiter les périodes de pêche, les zones de pêche, les tailles minimales de capture et de commercialisation etc.

  • Les périodes et les temps de pêche autorisés

Ex. coquille Saint-Jacques de Saint Brieuc : pêchées 45 minutes par jour, d’Octobre à Mai.

  • La disponibilité des quotas de pêche :  mesures de gestion limitant les captures annuelles de la plupart des espèces commerciales. La gestion par quotas limite la quantité annuelle pêchée et donc la disponible d'une espèce sur le marché. En cas de consommation trop rapide d’un quota, l’espèce concernée ne sera plus disponible sur les étals en fin de période d'autorisation de pêche car les pêcheurs n’auront plus le droit de la pêcher.

 

  • Les autorisations et interdictions de pêche spécifiques à chaque espèce.

Ex. l’interdiction de chalutage en eaux profondes de plus de 800m ou encore, l’interdiction d’exploiter une espèce avec certaines techniques de pêche – chalut pour la pêche au sabre, grenadier

3.  LA RÉGLEMENTATION SANITAIRE 

Certaines zones et espèces peuvent être ponctuellement interdites à la pêche pour cause de contaminations diverses rendant les produits impropres à la consommation humaine.

Ces contaminations peuvent être d’origine humaine, comme les pollutions chimiques telles que les pollutions aux « PCB » (polychlorobiphényles) ou métaux lourds, ou encore, les pollutions biologiques, comme les contaminations par bactérie E. coli, dans le cas d’une surverse d’eaux usées.

Elles peuvent aussi être naturelles : des algues peuvent apparaître dans les zones de pêche à certains moments de l’année, sous certaines conditions particulières, et produire des phycotoxines.

Ex. L’interdiction de pêcher la sardine en Baie de Seine pour cause de présence de PCB. Ou encore, l’Interdiction de pêcher certains coquillages filtreurs en cas de pollution à E. coli ou présence d’algues du genre Dinophysis.

4.  LA DEMANDE DES CONSOMMATEURS OU SAISONNALITÉ DE CONSOMMATION 

Les choix saisonniers des consommateurs influencent aussi la disponibilité des produits sur les étals, notamment lors de périodes festives (ex. fêtes de fin d’année) ou à des occasions de consommation saisonnières.

  • Dates festives : demande importante de crustacés et de produits de la mer haut-de-gamme.

Ex : homard, langouste, coquille Saint-Jacques etc.

  • Printemps/Été : demande de produits adaptés aux cuissons au barbecue ou à la plancha, préparation de ceviches et de tartares ainsi que de plateaux de fruits de mer.

Ex : sardines, moules, crevettes, langoustines, dorade grise, homard, seiche, calamar, maquereau etc.

  • Automne/Hiver : consommation de plats chauds, consistants et énergétiques et demande d'espèces appréciées en soupes, ragouts, blanquettes, pot au feu ou poissons entiers au four.

Ex : lotte, grondin rouge, congre, roussette etc.

5.  LES ALÉAS

La disponibilité des espèces sur les étals est aussi conditionnée par les évènements imprévisibles contraignant l’accès à la ressource.

  • Météorologiques (intempéries, vents, tempêtes etc.)
  • Restriction de l’accès à la ressource et difficulté de pêcher en toute sécurité.  
  • Changement comportemental des espèces.

Ex. Sole, poisson de fond, remonte de quelques mètres dans la colonne d’eau lors des tempêtes : les pêcheurs ciblant habituellement cette espèce sur le fond marin n’en trouveront peu ou pas pendant les tempêtes.

Ex. Pas de sortie en mer lors d'alertes météorologiques.

  • Climatiques : le changement climatique modifie les habitats (température des eaux, teneur en oxygène etc.) et impacte le développement des espèces, qui auront tendance à migrer vers des zones plus adaptées.

Ex. Migration du Sud vers le Nord du Merlu européen en Mer du Nord ou encore du Saint-Pierre en Atlantique Est.

  • Sanitaires et biologiques : leurs effets globaux sur le milieu marin ont pour conséquence un impact sur le développement des espèces marines.

Ex : Le cas des anchois et des sardines de Méditerranée qui s’alimentent en phytoplancton et qui en raison du développement de phytoplancton de mauvaise qualité sont de moins en moins nombreuses et de plus en plus petites.

  • Socio-économiques : difficultés ou empêchements de pratiquer la pêche ou la vente d'espèces liés à des évènements socioéconomiques.

Ex : La baisse des prix de vente des espèces, hausses des cours du pétrole, grèves, crises diverses etc.

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